Si en vue du Nouvel An vous envisagez
fiévreusement d’acheter un sabre, je préfère vous prévenir : ce n’est pas
la peine. Le champagne, généralement, on ne le sabre pas, on le sable.
Non Monsieur, revenez ! Ne courez pas à la plage ! ce n’est
qu'une image. Je vous explique : autrefois, on utilisait des moules de
sable pour donner forme au métal en fusion (notamment pour les fûts de
canon) ; par extension, sabler un verre de vin signifie, depuis le XVIIe siècle,
l’avaler d'un trait, comme le moule de sable boit, avale le métal en
fusion ; cela signifie également fêter un événement en l’arrosant
copieusement… de champagne.
Sabler ou sabrer : le retour des « cosaques »
L’expression a vieilli et d’aucuns, parce qu'ils n’en comprenaient plus
très bien le sens, ont remplacé le verbe sabler par sabrer.
L’ouvrage de l’Académie française, Dire, ne pas dire (édition
Philippe Rey, p. 147), nous signale toutefois que l’expression
« sabrer le champagne » a fait son apparition au XXe siècle
dans quelques dictionnaires (mais elle n’est toujours pas dans le Robert, ni
dans le Larousse). Elle signifie littéralement : « Ouvrir une
bouteille de champagne en tranchant le goulot d’un coup de sabre. »
Pourquoi ne pas continuer pour notre part à sabler joyeusement notre
champagne ? Laissons aux hussards, cosaques, et autres manieurs de sabre,
le soin de trancher les goulots de ces précieuses bouteilles, quitte à en faire
couler le liquide à flots (mais avouez : quel gâchis !).
Vous
rendez-vous compte des économies que cet article vous fera faire !
D’ailleurs, si pour me remercier vous voulez m’en envoyer quelques caisses…
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