vendredi 16 décembre 2016

La conquête des espaces (espaces et signes de ponctuation)

Espaces et signes de ponctuation ! Quand en mettre ou non (des espaces) ? Il ne s’agit pas là d’un détail lorsque vous rédigez : il y va souvent de la lisibilité de vos documents, parfois de votre crédibilité.
Photo dans l’espace de la Terre et de la Lune. Des signes de ponctuation apparaissent près de la Terre tels des vaisseaux spatiaux.
Entrons dans l’univers de l’espacement des signes de ponctuation !








Très peu d’élèves étudient cette convention typographique au collège et au lycée ! Il arrive même que des professeurs de français, des étudiants en lettres tâtonnent à ce sujet ! 

Tenez ! Pas plus tard que la semaine dernière, j’ai lu l’éditorial d’un excellent magazine où deux points d’exclamation étaient piteusement collés aux mots qui les précédaient… Une tache de ketchup sur un tableau de maître ne m’aurait pas fait plus mauvais effet (j’exagère un peu).
 
Bon ! Je vous laisse à présent le choix : préférez-vous un long discours sur l’importance des espaces en typographie ou un exemple ? D’accord ! J’opte pour l’exemple. Lisez plutôt ces deux petits textes (d’abord celui de gauche, puis celui de droite) : 

«Je vous accorde deux minutes ,pas une de plus» , signifia- t -il à sa secrétaire .   ( Il prit alors un air très inspiré . )
«Je vous écoute …Allez!dites - moi!poursuivit -il . Dites -    moi pourquoi diable,selon vous ,la présence ou non d'espaces avant et après les signes de ponctuation serait si importante?   »
( Etpas très finaud il éclata de rire . )
« Je vous accorde deux minutes, pas une de plus », signifia-t-il à sa secrétaire. (Il prit alors un air très inspiré.)
« Je vous écoute… Allez ! dites-moi ! poursuivit-il. Dites-moi pourquoi diable, selon vous, la présence ou non d’espaces avant et après les signes de ponctuation serait si importante ? »
(Et pas très finaud il éclata de rire.)

La leçon à en tirer ? Plus vous respecterez l’usage en la matière et plus vos écrits seront clairs, lisibles, crédibles, plus vous inspirerez confiance, plus votre message portera. Dans le cas contraire…

À présent, j’ai une bonne nouvelle ! Vous trouverez ci-dessous un tableau spécialement conçu pour vous, reprenant tous les signes de ponctuation et les espaces qui leur sont appropriées.

Ah oui ! J’oubliais : en typographie, on dit bien UNE espace.

Espacement des signes de ponctuation le tableau

    Avant                                                                  après

virgule
pas d’espace, espace
point
pas d’espace. Espace
point-virgule
espace fine insécable ; espace
point d’exclamation
espace fine insécable ! Espace
point d’interrogation
espace fine insécable ? Espace
deux-points
espace insécable : espace
trait d'union
pas d’espace-pas d'espace
tiret
espace espace
   Avant                                                                   après


guillemet ouvrant
espace « espace insécable
guillemet fermant
espace insécable » espace
guillemets anglais
espace pas d'espace pas d’espace espace
parenthèse ouvrante
espace (pas d'espace
parenthèse fermante
pas d’espace) espace
crochet ouvrant
espace [pas d'espace
crochet fermant
pas d’espace] espace
1. Ce tableau reprend, de manière très légèrement simplifiée, les préconisations de l’Imprimerie nationale. Il est à noter que tous nos amis francophones (notamment suisses et québécois) n’ont pas les mêmes usages.

2. Il conviendra de respecter (au minimum) la présence ou non d’espaces avant et après chaque signe de ponctuation.

3. Si vous avez l’amour du travail bien fait, la volonté de publier un document de qualité, il vous faudra entrer un peu plus dans les détails et faire la distinction entre trois types d’espace (nous vous les présentons du plus grand au plus petit) :
L’espace simple, celle que l’on trouve habituellement entre deux mots (barre espace).
L’espace insécable, souvent très légèrement inférieure à la précédente (sur PC, maintenir le doigt sur la touche alt et taper le code 0160).
Par insécable, il faut entendre que ce type d’espace vous permet de lier définitivement le signe de ponctuation au mot qui le précède (ou lui succède, dans le cas du guillemet ouvrant), vous évitant ainsi de vous retrouver, par exemple, avec un deux-points isolé en début de ligne.
L’espace fine insécable, la plus petite que l’on puisse trouver, est elle aussi liée au signe de ponctuation qui la suit (sur PC, appuyer sur les touches shift + ctrl, les maintenir enfoncées, puis appuyer sur la barre espace).



Des formations en orthographe et en grammaire à Brest et à Rennes : Un monde sans fautes !

jeudi 22 septembre 2016

Ces mots qui ne s’inventent pas (5)

Ce sont des mots (ou des expressions) que l’on rencontre assez fréquemment ! On ne se doute pas toujours qu’ils s’écrivent bien ainsi.

Photo d’une page d’Astérix où est écrit "et bien" à la place de "eh bien".
Non, ce n’est pas l’une de mes idées fixes
Il y a bien une faute !

EH BIEN, moi, je vous le dis !

Par Toutatis ! Les éditions Albert René ont laissé passer cette faute ! Elle se trouve à la page 16 de La galère d’Obélix. Le vice-amiral Prospectus utilise la conjonction de coordination Et à la place de l’interjection Eh.
Il aurait fallu écrire : « Eh bien voilà… c’est que… »
Ici, Eh bien est à mettre sur le même plan que deux autres interjections : Eh quoi et Eh oui. Le Dictionnaire des difficultés de la langue française (Larousse) donne l’exemple suivant : « Eh bien, qu’avez-vous à dire ? »
« Rien, répondrez-vous peut-être. Ou plutôt si : je note que devant bien on écrit Eh et non Et. »
Euh, pas si vite ! Ne pensez pas que c’est automatix automatique. Deux contre-exemples : « Il y est bel et bien arrivé » ; « Elle a fait son travail, et bien » [dans le sens de : « et elle l’a bien fait »].

Répétons-le à l’ENVI

Changeons de registre ! Après le vice-amiral Prospectus, voici… Jean-Jacques Rousseau : « Le gouvernement, les magistrats, les auteurs, s’y sont à l’envi déchaînés contre moi. »
Jean-Jacques, bien entendu, n’a commis aucune faute (tout au moins dans cette phrase).
Il faut savoir que envi, sans e final, existe uniquement dans la locution adverbiale à l’envi, qui signifie à qui mieux mieux, sans retenue.
« Ils avaient envie de fraises… Ils en ont mangé à l’envi. »


Autant que faire SE PEUT

Autant que faire ce peu, autant que faire se peut
« Ne pas paraître étonné. Zen !
Oui, bien sûr…
J’ai toujours su qu’autant que faire se peut
s’écrivait comme cela.” »
Et là, il est possible que l’un d’entre vous s’écrie : « C’est décidément n’importe quoi ce blog… Autant que faire Se peuT ! Et puis quoi encore ? »
Le vieux sage d’une ancienne série télévisée (Kung Fu), lui aurait peut-être rétorqué : « Scarabée ! Apprends que la vérité des vieux singes prend parfois l’apparence de la libellule… »
Mais n’ayant jamais très bien compris les paroles de ce sage, je me contenterai pour ma part d’ouvrir mon Petit Robert : « Loc. Autant que faire se peut, se pourrait : autant que cela est, serait possible. »


Vous en redemandez ?
Ces mots qui ne s’inventent pas (1)
Ces mots qui ne s’inventent pas (2)
Ces mots qui ne s’inventent pas (3)
C'est notre rentrée à Brest et à Rennes ! Consultez notre catalogue de formations (orthographe et écrits professionnels).

jeudi 26 mai 2016

Ces mots qui ne s’inventent pas (4)

Ce sont des mots que l’on rencontre assez fréquemment ! On ne se doute pas toujours qu’ils s’écrivent bien ainsi.

Photo d’une page de Michel Vaillant où apparaît dans une bulle la confusion entre balade et ballade.
Michel ! On se contentera d’une petite balade, avec un l !

Petite BALADE avec Michel Vaillant

Ces temps-ci, mes filles pensent à leur papa. Lorsqu’elles se rendent à la médiathèque de Gouesnou (Finistère), au milieu de leurs Schtroumpfs, de leurs Tintin et autres BD, elles rapportent souvent… des aventures de Michel Vaillant (pilote de Formule 1).
Bon ! On ne peut pas dire que j’aime beaucoup les sports mécaniques (ni d’ailleurs la mécanique tout court), mais les histoires de Michel Vaillant – très bien conduites –, ça, c’est autre chose.
Oui, les personnages, les intrigues et le style de Jean Graton (l’auteur) me plaisent bien. Samedi dernier, donc, je feuilletais vaillamment un album, quand soudain, je pilai sur une faute : « Et voilà ! C’est malin ! Finies, les ballades en ski… »
Cette sortie de route est fréquente. Très fréquente. Le mot ballade existe bien. Les ballades sont des poèmes, des morceaux de musique qui illustrent ces poèmes.
On connaît la Ballade des pendus, de François Villon, les Odes et Ballades de Victor Hugo, les ballades irlandaises, celles de Schiller et de Chopin, et même – les puristes me pardonneront –, La ballade des gens heureux de Gérard Lenorman !
Mais la promenade dominicale, la balade que l’on fait à pied, à vélo ou à skis, elle, ne prend qu’un seul l. 

P. S. Il est également préférable de faire une balade à skis plutôt que en ski.
 
 

Nul n’est CENSÉ ignorer l’orthographe !

Non, il n'est pas sensé venir demain. Il est censé venir demain. Tous les ouvrages et sites spécialisés soulignent la fréquence de cette confusion entre censé et sensé. Pourtant, l'erreur reparaît très souvent dans les écrits. Alors certainement est-il nécessaire de le répéter :
Censé vient d'un ancien verbe, censer, qui voulait dire juger. Censé signifie aujourd'hui supposé (l'élève est censé connaître ses leçons ; nul n'est censé ignorer la loi).
Sensé, son homonyme, dérive de sens. Être sensé, c'est être réfléchi, avoir du bon sens (un homme sensé, une idée très sensée).
Confondre censé et sensé ! Cela peut paraître en effet insensé !


Photo d’une page de Tintin au Tibet où apparaît la faute lamasserie au lieu de lamaserie.
Mais pourquoi, Tintin ? Pourquoi cette « lamasserie » ?

De la balade de Vaillant à la LAMASERIE de Tintin

Oui, j'en conviens, ce terme n'est pas très usité, mais comme nous sommes partis dans le monde de la BD !
Hergé et les éditions Casterman (tout comme aujourd'hui Jean Graton et ses éditions) ne laissaient passer que très peu de fautes. Néanmoins, dans Tintin au Tibet, paru en 1960, surgit deux fois le mot lamasserie.
Il y a très longtemps, cette orthographe a été utilisée, notamment par F. Denis en 1857. Le vocable lamaserie (avec un seul s), qui désigne donc aussi le monastère des moines tibétains, est apparu quant à lui un peu avant, en 1850, et s'est très vite imposé. Littré l'orthographie ainsi en 1867.
En 2016, aucun dictionnaire (que ces ouvrages soient d'ailleurs français... ou belges) ne l'écrit autrement. Tous les ouvrages de référence en mentionnent la phonétique, avec ce s qui se prononce bien [z].
Le Dictionnaire d'orthographe et de difficultés du français (Robert) ajoute même : « Ne pas écrire lamasserie. »
Alors on se demande vraiment pourquoi les éditions Casterman persistent à réimprimer depuis 1960 (en 2012 encore) cette incongruité orthographique !


Vous en redemandez ? Ces mots qui ne s’inventent pas (1)

                                              Ces mots qui ne s’inventent pas (2)

                                              Ces mots qui ne s’inventent pas (3)

                                              Ces mots qui ne s’inventent pas (5)
                                                 
                                                 
Nos formations en orthographe pour adultes (à Paris, Brest ou Rennes) sont destinées au plus grand nombre (remise à niveau ou perfectionnement) ! Renseignements au 06 32 55 77 36.

jeudi 12 mai 2016

« Au temps pour moi » : l’explication !

Les médias en ont beaucoup parlé ces dernières années. Oui, au temps pour moi – qui signifie « je reconnais que je me suis trompé » – s’écrit bien ainsi. Mais pourquoi donc ?

Garde républicain à cheval. C’est de la cavalerie que vient l’expression Au temps pour moi.
« “Au temps”, “Au temps” qu’ils disaient… Et le temps de pause alors ? »
Peut-être vous souvenez-vous des articles parus sur ce blog au sujet de « sabler le champagne », « coupes sombres et coupes claires », « le vivre et le couvert ». Les erreurs commises à leur propos, comme c’est le cas pour au temps pour moi, sont liées à l’oubli de leurs origines.

Alors justement ! quelle est l’origine de l’expression de ce jour ? « Elle est militaire » nous dit l’Académie française dans son ouvrage Dire, ne pas dire. « Au temps ! » (pour tous les exercices qui se font en plusieurs temps) s’emploie pour « commander la reprise d’un mouvement depuis le début. »

Et les Immortels de prendre pour exemple « au temps pour les crosses », employé quand, dans le maniement des armes, le bruit des crosses n’a pas été synchrone.

L’Académie poursuit : « De ce sens de c’est à reprendre, on a pu glisser à l’emploi figuré. On dit au temps pour moi pour admettre son erreur – et concéder que l’on va reprendre ou reconsidérer les choses depuis leur début. »
Mais ce qui va suivre vous éclairera bien davantage encore…


« Au temps pour moi ! »… C’était au bon vieux temps des manèges

Voici quelques mois, sur les ondes de France Info, l’écrivain Jean-Joseph Julaud racontait qu’il avait été conduit à compulser des dictionnaires d’argot militaire du XIXe siècle. Il y avait retrouvé ceci…

Dans les manèges, l’officier instructeur demandait à tous les cavaliers d’effectuer le même mouvement. Il lui fallait parfois rappeler ses élèves à l’ordre afin qu’ils retrouvent la bonne cadence. « Au temps ! », leur ordonnait-il alors.

Les cavaliers recommençaient donc l’exercice, non sans avoir auparavant reconnu implicitement leur erreur en s’écriant : « Au temps pour moi ! »

À lire aussi : « Vous trouverez ci-joint mon CV et ma lettre de motivation Ci-joint ou ci-joints ?

Votre entreprise est installée à Brest, Paris ou Rennes ? Nos formations en orthographe vous intéresseront sûrement !

mardi 10 mai 2016

Ces mots qui ne s’inventent pas (3)

Ce sont des mots (ou des expressions) que l’on rencontre assez fréquemment ! On ne se doute pas toujours qu’ils s’écrivent bien ainsi.

Dessin d’une sorte de gros viking barbu qui lève le doigt pour poser une question.
« Jeune, je ne sais pas…
mais à mon sujet, je
dirais plutôt rustre. »

Un jeune homme FRUSTE

Je suis sûr que vous auriez eu envie d’écrire frustre, non ? Eh bien c’est fruste !
Le Larousse nous dit que cet adjectif se rapporte à une personne « dont le discours ou le comportement manque de finesse », à un matériau « dont le relief est rude, grossier, la surface rugueuse », à « une maladie très atténuée dans son intensité ou dans ses symptômes ».
Le mot vient du latin frustum (« matériau ») et de l’italien frusto (« usé »), et c’est dans ce sens que l’on parlait – et que l’on parle toujours – de monnaie fruste, usée au point de ne plus avoir de relief, de caractères visibles.
Alors pourquoi sommes-nous aujourd’hui tentés d’ajouter un r à fruste ? Sûrement en raison de l’attraction du verbe frustrer et d’un autre adjectif : rustre (homme grossier et brutal).

Je lui offrirai des DAHLIAS

Mais que vient donc faire ce h devant ce ? D’où vient donc ce nom de fleur ? Vous aurez beau chercher, vous ne lui trouverez pas de racines grecques ou latines puisqu’il vient du nom d’un botaniste suédois, Anders Dahl (1751-1789).
Le directeur du jardin botanique de Madrid, Antonio José Cavanilles, reçut cette plante originaire du Mexique et d’Amérique centrale en 1789, année de la mort de Dahl. Il lui donna le nom de dahlia pour rendre hommage au disciple du célèbre botaniste Carl von Linné.

Il lui SAURAIT gré de

Il faut ar-ti-cu-ler ! C’est à force de marmonner (moi en premier) que l’on finit par confondre les sons, les syllabes, et par dire « je vous serais gré » au lieu de « je vous saurais gré ».
La bonne expression est donc savoir gré à quelqu’un, avoir de la reconnaissance pour quelqu’un, et non être gré à quelqu’un.


Vous en redemandez ? Ces mots qui ne s’inventent pas (1)

                                                 Ces mots qui ne s’inventent pas (2)

                                                 Ces mots qui ne s’inventent pas (4)

                                                 Ces mots qui ne s’inventent pas (5)
                                                 
                                                 
Nos formations en orthographe pour adultes (à Paris, Brest ou Rennes) sont destinées au plus grand nombre (remise à niveau ou perfectionnement) ! Renseignements au 06 32 55 77 36.

mardi 3 mai 2016

Ces mots qui ne s’inventent pas (2)

Ce sont des mots que l’on rencontre assez fréquemment ! On ne se doute pas toujours qu’ils s’écrivent bien ainsi.


Un réveil, ou réveille-matin, rouge avec aiguilles.
Quoi ? Ce réveil rouge est un réveille-matin ?


Le mystère du RéveilLE-matin

Pour trouver un dictionnaire qui l’orthographie différemment, il faudra vous lever de bonne heure ! On écrit : un réveille-matin (pendule qui réveille au matin ; traditionnellement invariable au pluriel). Il est vrai, ce mot a un peu vieilli, et on lui préfère souvent son abréviation : un réveil (qui lui s’accorde au pluriel).

Mais ne vous en faites pas, de quelque manière que vous l’écriviez, si vous mettez à sonner vos réveille-matin à 6 heures, ces mêmes réveils vous sortiront effectivement du sommeil à l’heure dite.

Agir par ACQUIT de conscience

Si je vous dis cela, moi, c’est par acquit de conscience, afin que vous ne fassiez plus la faute. Je le fais donc pour l’acquit de ma conscience, pour en avoir la conscience dégagée. Le nom acquit signifiant ici action de s’acquitter.
Rien à voir, par conséquent, entre acquit et acquis, l’un venant du verbe acquitter et l’autre d’acquérir. Et on écrira donc bien différemment « agir par acquit de conscience » et « bien mal acquis ne profite jamais ».


La GLU (Allez ! On s’y colle !)

Vous connaissez les tubes de colle Uhu ? Oui, bien sûr, vous connaissez ! Eh bien, contrairement à ce qui est marqué sur chacun de ces tubes, la glu s’écrit sans e. Il est vrai qu’en anglais glue prend un e, et que justement la notice Uhu est rédigée dans la langue de Shakespeare.
En français, en revanche, glu est l’un des quatre mots féminins se terminant par le son u et s’écrivant sans : la bru (belle-fille), la glu, la tribu, la vertu.
Tous les autres prennent donc un e final. Non, non ! Vous n’avez pas la berlue !

Vous en redemandez ? Ces mots qui ne s’inventent pas (1)

                                                 Ces mots qui ne s’inventent pas (3)

                                                 Ces mots qui ne s’inventent pas (4)
                                                 Ces mots qui ne s’inventent pas (5)
Il est possible de suivre des formations en orthographe « Un monde sans fautes »  à Brest, Rennes, Bordeaux, Paris 

mardi 26 avril 2016

Ces mots qui ne s’inventent pas (1)

Ce sont des mots que l’on rencontre assez fréquemment... On ne se doute pas toujours qu’ils s’écrivent bien ainsi !



Fuchsia, fushia, fuchia, fleur bien éclose sur fond vert.
Ah ! Fichu fuchsia !

Des robes couleur FUCHSIA

On sait l’écrire… ou pas : fuchsia. Le nom de cet arbrisseau d’origine chilienne nous vient du patronyme d’un botaniste bavarois du XVIe siècle : M. Fuchs.
N’oublions pas que l’on écrira « des robes fuchsia » (sans s), de même que l’on écrit « des lunettes orange », « des chemises marron » ou « des yeux noisette ». Si vous ne vous souvenez plus de cette règle – celle des noms communs utilisés comme adjectifs de couleur –, peut-être devriez-vous aller jeter un coup d’œil à un autre article de ce blog : Un jeune homme aux cheveux filasse.
Et pour en revenir à fuchsia, le Dictionnaire des difficultés de la langue française (éditions Larousse) nous précise que l’on doit prononcer fuk-sia ! Allez vous faire comprendre avec ça !


Il a écrit de beaux Mémoires

D’accord, le mot mémoire est tout ce qu’il y a de plus banal. On ne rencontre aucune difficulté à l’orthographier, ni d’ailleurs à en connaître le genre (féminin) : « Il a de la mémoire. »
Mais les Mémoires – ceux que nombre d’hommes et de femmes (célèbres ou non) nous ont laissés – s’écrivent quant à eux avec une majuscule initiale.
Toujours au pluriel, ils sont aussi du genre masculin ! « Les Mémoires très romancés de tel ou tel écrivain… »


Une maison de PLAIN-PIED

Voici presque deux ans, lors d’une journée de formation que je délivrais à de futurs agents immobiliers, plusieurs de mes stagiaires ont été très surpris de découvrir que, pour décrire une maison entièrement construite au niveau de sol, il fallait écrire « une maison de plain-pied » (et non « de plein-pied »).
Plain vient en effet du mot latin planus, qui veut dire plat, d’où les mots plaine et plain-pied.

Vous en redemandez ? Ces mots qui ne s’inventent pas (2)

                                              Ces mots qui ne s’inventent pas (3)

                                              Ces mots qui ne s’inventent pas (4)

                                                 Ces mots qui ne s’inventent pas (5)
Un monde sans fautes délivre des formations en orthographe à Brest, Rennes, Caen, Bordeaux, Paris...

mardi 19 avril 2016

Pampa, maracas… et habitants des capitales sud-américaines

Aujourd’hui, nos gentilés (noms des habitants de…) nous invitent à une grande tournée des capitales sud-américaines. Olé !
Statue du Christ Rédempteur dominant la baie de Rio et les Cariocas (gentilé des habitants de Rio).
D’accord ! Rio n’est plus une capitale, mais on ne pouvait tout de même pas passer à côté des Cariocas !

Comment s’appellent les habitants de Santiago du Chili, de La Paz ou de Buenos Aires ?

Commençons par les célèbres Cariocas de Rio de Janeiro ! Le terme est à présent bien ancré dans notre langue, mais une encyclopédie Larousse des années cinquante lui préférait encore celui de « Carioques ». À l’époque où était publié ce dictionnaire, Rio était toujours la capitale du Brésil. Brasilia, habitée par les Brasiliens, s’est depuis substituée à elle (en 1960).

Plus au sud, les habitants de Buenos Aires s’appellent les Portègnes (Porteños en espagnol, les « habitants du port »), à moins que vous ne préfériez les nommer les Buenos-Airiens.
Mais il y a un peu plus « exotique » !

Caraquègnes et Paramaribiens

Le nom des habitants des capitales sud-américaines
Ouf ! Une carte pour nous y retrouver !
Les habitants de Santiago du Chili ? Les Santiagais. Et voici les Montévidéens de Montevideo (Uruguay), les Assomptionnais d’Asunción (Paraguay), les Pacéniens de La Paz (cap. gouvernementale de Bolivie) et les Sucréniens de Sucre (cap. constitutionnelle de Bolivie), les Liméniens de Lima (Pérou), les Quiténiens de Quito (Équateur), les Bogotanais de Bogota (Colombie), les Caracassiens – ou Caraquègnes – de Caracas (Venezuela)…

Voyons, qui nous reste-t-il encore ? Ah oui ! Les Georgetoniens de Georgetown (Guyana), les Paramaribiens de Paramaribo (Surinam(e)) et les Cayennais de Cayenne (capitale de la Guyane française).

Je vous emmène en Amérique centrale ? Non ? Bon ! Ce sera pour une prochaine fois.


Les Réginaburgiens sont les habitants de Bourg-la-Reine, les Toutouvillais ceux de Villechien… Nous vous conseillons ce très joli petit article sur les gentilés les plus originaux des villes de France !


Vous habitez à Paris, à Caen, à Bordeaux, à Rennes ou à Brest… Nos formations en orthographe (remise à niveau, perfectionnement) sont adaptées à tous les niveaux !

lundi 18 avril 2016

« Gable », sans « u », comme Clark Gable (les mots en « gable »)

Une constante orthographique qui occasionne beaucoup de fautes (ainsi que son exception) et deux astuces mnémotechniques : les mots se terminant par gable

Le beau Clark Gable nous regarde d’un œil amusé.
Le très distingué Clark Gable nous aide à retenir
une constante orthographique.
Bon ! « C’est mort ! penserez-vous sûrement. Tout est dit dans le titre. Pas plus de suspense dans cet article que de meurtrier surprise dans un épisode de Columbo. » Est-ce à dire que vous connaissez déjà l’exception à cette règle ?

Tous les mots finissant par gable s’écrivent bien sans u (fatigable, irrigable, navigable, largable, relégable, homologable, conjugable, irréfragable, etc.), sauf…

Je vais vous le dire, mais avant, je voulais juste vous faire remarquer qu’en matière de moyens mnémotechniques, chacun peut adopter l’astuce qui lui plaît. Les amateurs d’Autant en emporte le vent et de Clark Gable pourront utiliser le nom de leur acteur fétiche pour retenir cette constante orthographique. D’autres chercheront et trouveront un exemple plus éclairant à leurs yeux.

L’important, c’est l’association d’idées, qui doit être forte, la plus adaptée à votre mémoire. (Il existe par exemple de très bons moyens mnémotechniques pour ne plus confondre prêt à et près de.)

Bon ! Et pour en revenir à nos moutons, l’astuce suivante est, je trouve, très bonne…

Tous les noms se terminant par « gable »… « Et alors ! cette exception ! »

OK, voici venu le temps de la cracher, ma Valda. Tous les mots finissant par gable s’écrivent donc sans u, sauf (parce qu’il en fallait bien un pour se distinguer) : distinguable.


Redécouvrez d’autres constantes orthographiques : Tous les bleus des cieux (le pluriel des noms en « eu ») ; Tous les bateaux qui vont sur l’eau sauf les senaus (le pluriel des noms en « au »).

De Rennes à Brest, des formations en orthographe toujours adaptées à vos besoins !