Le « Sans-faute » (corrigé)



Votre épreuve est finie ? Voici la correction du « cent fautes » (la bonne orthographe est à chaque fois surlignée en jaune) !
Votre score : comptez le nombre d'erreurs repérées et bien corrigées… puis enlevez le nombre de fautes que vous avez ajoutées à ce texte (le but étant, bien entendu, d'être le plus proche possible de 100).



1.  Enfants, déjà, Charlotte et Émilie étaient très originales. À elles deux, elles usèrent cinq landaus et dix-sept paires de chaussures orange à pois roses. Aujourd'hui encore, elles gardent une allure très dégingandée, travaillent dans la mode, la publicité, et créent souvent l'événement. (6 FAUTES)

2.  Quant à Florian, leur frère, il lui a fallu vingt-six mois pour apprendre à marcher. Il n'est que deux choses que cet informaticien hors pair ne supporte pas : les dysfonctionnements électroniques et la vie hors connexion ! Florian est devenu un homme juste et droit, mais assez fruste, difficile à dérider, en dépit de ses chemises fuchsia qui lui donnent toujours une allure si gaie. (8 FAUTES)

3.  M. Amédée Martin (le papa des précédents), né au début des années cinquante, n'apprécie pourtant pas l'exubérance. Il aime en revanche les femmes de couleur et s'est marié à une Togolaise : Jocelyne. Avec leurs trois enfants, leurs neuf petits-enfants, les Martin estiment avoir trouvé le bonheur. (4 FAUTES)

4.  Tout ne fut pourtant pas rose dans leur vie. Le grand-père paternel de Charlotte, Émilie et Florian, était un homme d'État ; leur grand-père maternel, lui, aimait les coups d'État, et passa quelque vingt ans en prison. (4 FAUTES)

5.  Ses conditions d'incarcération étaient convenables, car il était le dignitaire d'une tribu réputée. Ce qui lui coûtait le plus, c'était d'avoir à porter ces tenues noir et blanc réservées aux détenus. Cela lui rappelait sa déchéance : de la « cime » où il était né, il était tombé dans l'abîme déshonorantdu « cachot ». « Allons ! Aie du courage ! », se disait-il parfois… Et il entreprit l'écriture de ses Mémoires. (Il retrouva la liberté avant de les avoir achevés ; il en était alors à la page quatre cent.) (6 FAUTES)

6.  À sa libération, bourrelé de remords, il décida de changer de vie. Il devint artisan, se maria et eut quatre enfants, dont Jocelyne. Il est mort à quatre-vingts ou quatre-vingt-un ans, des doutes ayant toujours subsisté sur la véritable année de sa naissance. Sur son lit de mort, un prêtre l'a absous de ses erreurs passées et l'a béni, une dernière fois. (6 FAUTES)

7.  Jocelyne passa tout de même une enfance heureuse. Les injures qu'elle a eu parfois à subir (en raison du passé de son père) ne l'ont jamais beaucoup marquée. (Elle possède une espèce d'entrain communicatif.) Tout sauf fainéante, elle se consacra tout entière à ses études de médecine. Quelque grandes qu'aient été ses difficultés, elle les surmonta toujours. Et quelques difficultés qu'elle eût à surmonter, elle en ressortit toujours grandie… En 1976, elle obtint brillamment son titre de docteur ès sciences. (7 FAUTES)

8.  Le père d'Amédée fit aussi de la prison. Homme d'affaires et économiste réputé, il avait tout d'abord travaillé quelques années dans les gratte-ciel de New York avant qu'un ministre français (des Finances) ne lui demandât d'œuvrer pour lui. Il fut ensuite élu maire d'une grande ville et nommé secrétaire d'État auprès d'un ministre de second rang. (5 FAUTES)

9.  Impliqué dans une série de scandales financiers (de tels scandales se sont effectivement succédé des années soixante-dix à quatre-vingt), il est arrêté le 9 mai 1971 (rue Jean-Jaurès à Paris), puis mis en examen et maintenu en résidence surveillée. Six millions trois cent mille francs manquaient dans les caisses de sa ville ! Lui et ses amis clamèrent leur innocence à l'envi… Il fréquentait les plus grands escrocs de l'Hexagone ! (7 FAUTES)

10.  Peu de temps avant son procès, il plaça une bombe près de la chaudière de sa maison et revint rédiger une lettre sur l'écritoire bleue de son grand bureau. « Ci-joint, vous trouverez mes dernières volontés […] Je ne regrette rien, signifia-t-il. Si j'avais pu détourner trois cents millions, je l'aurais fait. Je rêvais de m'installer dans l'hémisphère sud, plus accueillant, afin d'y couler des jours heureux, d'y pêcher de jolis poulpes aux tentacules bien noueux, d'y cueillir des fleurs aux pétales somptueux… Eh bien, au temps pour moi ! Je n'ai pas réussi. » Sur ces entrefaites… (8 FAUTES)

11.  La bombe sauta. Une demi-heure après la détonation, au milieu des décombres calcinés, Amédée retrouva son père, miraculeusement indemne. Excepté son papa, l'écritoire et un réveille-matin, tout avait brûlé, même les haltères bleu foncé de la salle de gymnastique. Deux semaines et demie plus tard, le politicien était derrière les barreaux (sorti de prison en 1980, il a vécu jusqu'à sa mort dans une luxueuse villa de la presqu'île de Crozon). (8 FAUTES)

12.  Amédée devint joaillier : un joaillier de renom, tel que le furent avant lui quelques-uns de ses aïeux. Dans sa profession, il était presque incomparable. Infatigable travailleur, il obtint de nombreux prix. Et il faut bien l'avouer, son labeur était distinguable. Durant les quelque quarante ans qu'il a régné sur son entreprise, il a créé près de cinquante collections de parures. À trois d'entre elles, il donna le nom de ses nouveau-nés ; à la plus belle, celui de Jocelyne ! (7 FAUTES)

13.  Amédée, Jocelyne ; Jocelyne, Amédée ! Amédée aimait Jocelyne… et vice versa. Ils s'étaient rencontrés en 1978 à Lomé, au Togo. Il y faisait des affaires ; elle y était psychiatre ; il devint fou d'elle. Elle était la finesse et l'intelligence mêmes. Des amis (et ils leur en surent toujours gré) les avaient fait se rencontrer. Ils se revirent pendant deux mois tous les lundi et mardi de chaque semaine ; ils participèrent tous deux à un concours individuel de poésie (dans la même catégorie), que ni lui ni elle ne remporta Il devait retourner en France ; elle fut tout en larmes ; ils partirent à deux. (8 FAUTES)

14.  Leurs chemins s'étaient donc croisés au Togo. C'est là aussi, avant de partir, qu'ils se sont échangé leurs consentements. À Paris, ils s'installèrent tout d'abord dans une petite demeure du XVIIIe arrondissement. La maison était de plain-pied et une haie de lauriers-tins de 1,9 mètre les séparait de leurs voisins. Les enfants arrivant, ils durent acheter plus grand. Ils ne versèrent aucun acompte pour l'achat de leur appartement suivant : le diamantaire le paya rubis sur l'ongle. (8 FAUTES)

15.  L'un de leurs amis était déménageur, et ils n'eurent aucuns frais de ce côté-là. Bien que riches, en effet, Amédée et Jocelyne étaient économes. Par acquit de conscience, ils avaient décidé de réparer comme ils le pouvaient les erreurs que leurs parents avaient pu commettre. Ils donnaient ainsi de l'argent à leur paroisse, de leur temps à des associations tels le Secours catholique et la Croix-Rouge. La plupart de leurs engagements avaient du sens… Et tous deux savaient qu'ils pourraient dire un jour : « Nous avons été honnêtes, nous avons aidé nos enfants à grandir, nous les avons vus devenir heureux… Nous le sommes aussi. » (8 FAUTES)

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